La rénovation énergétique, un enjeu qualitatif … et quantitatif
Les objectifs fixés par le code de l’énergie sont clairs : rénover de manière performante le parc immobilier en fonction des normes "bâtiment basse consommation" ou assimilées, à l'horizon 2050.
D’après la Stratégie Nationale Bas Carbone 2 (SNBC2) qui traduit en action la Loi de la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), la contribution du secteur du bâtiment à l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 consiste à rénover de manière performante 1 million de logements par an d’ici 2030, d’ici 5 ans donc. Or, actuellement, l’Anah estime à 91 000 le nombre de logements rénovés en 2024.
D’après une étude France Stratégie, les besoins en emplois supplémentaires d’ici 2030 (hors renouvellement des départs à la retraite) pour réaliser cet objectif sont d’environ 220 000 emplois au niveau national, dont 34 000 postes dans la région AURA.
Encore faut-il qu’à l’échelle d’un territoire les besoins en formation soient bien ciblés pour répondre aux enjeux.
Le projet ECLORE en région Auvergne-Rhône-Alpes : un outil novateur, mêlant analyse de la situation actuelle et prospective à 2050
En 2023, la DREETS (Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) lançait un appel à projets pour soutenir les initiatives régionales de développement des compétences et de maintien des emplois dans le cadre de la transition écologique.
Cet outil développé par l’institut NégaWatt permet de simuler les trajectoires de rénovation énergétique des bâtiments et leurs incidences en nombre d’emplois créés. De l’échelle nationale à l’échelle intercommunale, ECLORE offre une aide à la décision par la qualification des emplois et compétences nécessaires à la transition énergétique dans le secteur du bâtiment. Ces besoins sont ensuite transcrits en formations à développer.
Depuis septembre 2024, 9 territoires pilotes ont participé à la phase de test de l’outil du projet ECLORE (dont la Métropole de Lyon, la Communauté de Communes de l’Est Lyonnais et le Syndicat de l’Ouest Lyonnais) et découvrent tout leur potentiel de rénovation :
En conclusion : parmi les métiers en tension en 2050 figurent les façadiers, les menuisiers, les plaquistes-étancheur air, ventilistes, chauffagistes, mais également les professionnels de l’accompagnement de la rénovation énergétique.
Les référentiels « métier » devront évoluer pour prendre mieux en compte les critères de rénovation performante et les compétences transverses liées à la gestion des interfaces avec les corps de métier impliqués dans la réalisation des travaux.
Ce sont près de 80 000 ETP (Équivalent Temps Plein) et 29 000 créations de postes qui seraient concernés par ces évolutions pour tenir la trajectoire régionale, d’ici les huit années à venir.